LA FACE SUD DU LION DE MER

A la sortie du port de Saint Raphaël le rocher du lion de mer émerge de l’eau. Autour de cet îlot rocheux roux (porphyre), la méditerranée offre un sport de plongée reconnu dans la région. Sur son sommet une vierge trône comme pour observer les visiteurs du monde du silence.

Au bout du quai du port de Saint Raphaël des plongeurs préparent les équipements. Didier MARTINEZ, le responsable du centre de plongée AVENTURE SOUS-MARINE organise les palanquées en fonction des qualifications de tous. A bord de la vedette tout le matériel d’immersion est bien rangé, les amarres sont larguées.

A la radio une voie féminine nous autorise la sortie en sécurité à destination du rocher. Lentement le port s’éloigne. Depuis le large la vierge de la paroisse notre Dame Victoire se détache dans le ciel bleu méditerranéen.

Sous les regards de la vierge et d’une mouette, la palanquée regroupée à l’arrière du bateau fait le pas de géant.

La plongée la plus profonde se sera ce matin sur le tombant sud avec l’objectif de passer par la grotte à corail. Avant de descendre dans les abysses un mérou brun peu farouche nous regarde passer. Quand je m’attarde un petit moment pour lui tirer le portrait ces yeux globuleux s’activent, les lumières de mes flashs ne le dérangent pas.

Au pied du tombant une armature en ferraille ressemblant à une échelle est verticalement posée sur le fond de sable à 35m de profondeur. Une murène certainement la gardienne du site, ouvre sa gueule comme si elle voulait nous montrer son agressivité. Ce n’est pas le cas car à notre approche elle s’empresse de disparaître au fond de sa demeure de fortune.

La grotte est juste là, avec précautions nous la contemplons pour constater qu’elle est richement garnie de multiples branches de corail rouge (Corallium rubrum Linnaeus, 1758). Sur les tiges principales, en forme d’étoile les polypes sont déployés à la quette de nourriture. Les anfractuosités de la grotte sont abondamment remplies de jeunes pousses.

Nous poursuivons plus loin notre découverte et constatons la présence d’un petit voilier. Sur son côté bâbord il repose sur le fond sablonneux, Françoise constate que la flore n’est pas encore fixée sur la coque, par compte elle fait l’objet d’un lieu de recueil pour les petits poissons. Le temps de la décompression arrive rapidement, nous sommes obligés de commencer notre remontée. La face sud est richement occupée par des Oursins, poulpes, gorgones jaunes, nudibranches, castagnoles attirent encore notre attention. Nous décidons de prolonger notre décompression au combien jolie en couleur.